Publications 2021
Hélène TISON, Female Cartoonists in the US: Bad Girls & Invisible Women, Routledge, 2021.
Ce livre propose une lecture des œuvres de plus de trente créatrices de bandes dessinées aux États-Unis depuis les années 1970. Ripostes contre-culturelles au patriarcat, confessions poignantes ou comiques, déconstruction de la féminité et de l’image idéalisée de corps surpuissants… loin des productions les plus grand public, elles offrent des récits qui éclairent la société étasunienne d’un jour différent, et salutaire.
Lien vers le site de l’éditeur:
https://www.routledge.com/Female-Cartoonists-in-the-United-States-Bad-Girls-and-Invisible-Women/Tison/p/book/9780367861612
Revue Lectures du genre N° 15: Performance et liberté, dir. Mónica ZAPATA, nov. 2021.
https://lecturesdugenre.fr/2021/11/13/numero-15-performance-et-liberte-boop-oop-a-doop-babies-pets-and-poodles/
Massimo SCANDOLA, La madre Assira. Il mito di Semiramide nella letteratura, Padova, Il Poligrafo, 2021, 203 p.
Cécile COQUET-MOKOKO, Élisabeth GAVOILLE, Jean-Jacques TATIN-GOURIER, Mónica ZAPATA (dir.), Esclavages et antiesclavagismes: réalités, discours, représentations, Paris, Éditions Kimé, 2021, 241 p.
Après le triple anniversaire de la naissance de l’abolitionniste américain Frederick Douglass (1818), de l’abolition en France grâce à Schœlcher (1848) et de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (1948) dont l’article 5 proclame l’interdiction de l’esclavage et de la traite des esclaves, et à l’heure où la question des «réparations pour l’esclavage» a été ravivée par le mouvement Black Lives Matter, ce volume collectif propose de croiser sur l’esclavage des contributions historiques, des analyses de discours et des études portant sur diverses représentations (littéraires, théâtrales, cinématographiques). Voir la Table des matières.
François BOUCHARD (trad.), Giuseppe PONTIGGIA, Je suis dans un immense zoo, Bilingue, Les Cahiers de Babel, 2021, 60 p.
Les sept textes choisis pour ce Cahier donnent un aperçu de l'univers narratif de cet auteur qui a su fondre, dans une prose d'une grande précision, rigueur et liberté: "Les pigeons voyageurs", "Je suis dans un immense zoo", "Lire", "Délire et déclin de l'opinion", "L'éternel ennemi au cercle d'échecs", "Linné et le roman contemporain", "Le sens de la littérature”. En s'adressant aux lecteurs Pontiggia livre son conseil: "Récupérer le sens de la lecture comme un bonheur, et non pas comme une contrainte: voilà l'enfance qu'il nous faut recouvrer à l'âge adulte".
La plupart des livres de Giuseppe Pontiggia (1934-2003) ont été traduits en français.
Philippe DUFOUR, éd. critique de Madame Bovary, Mœurs de province (Gustave FLAUBERT, Œuvres complètes, sous la direction de Gisèle Séginger), Paris, Honoré Champion, 2021, 856 p.
D’origine paysanne, Emma épouse un médecin de campagne. La désillusion est immédiate : nourrie de littérature romantique, poursuivant un rêve aristocratique, l’héroïne fait l’épreuve de la médiocrité. Deux histoires d’adultère n’y changeront rien. Madame Bovary se sent déclassée dans une société bourgeoise qui n’aura pas tenu les promesses de la démocratie. Le drame individuel d’Emma porte ainsi une critique du monde moderne. Le régime du Second Empire le sentit bien, qui poursuivit Flaubert en 1857 pour outrage aux bonnes mœurs et à la religion. À son corps défendant, ce jeune auteur inconnu devenait le chef de file d’un réalisme subversif comparable au même moment à celui de Courbet en peinture. Esthétiquement, l’œuvre déconcerta aussi, avec ses méticuleuses descriptions, ses nombreux personnages secondaires sans qu’un seul pût attirer la sympathie, son narrateur à la fois impassible et ironique. Ce roman de mœurs héritait de Balzac et en même temps était radicalement nouveau. Il se bornait à relater en laissant au lecteur le soin de conclure. Cette édition reproduit le texte avec les pièces du procès. Elle y ajoute une étude du dossier de presse à la parution du roman. Elle retrace aussi la lente maturation de l’œuvre, avec en particulier une transcription intégrale des plans et scénarios.
Alfredo GÓMEZ-MULLER, La memoria utópica del Inca Garcilaso. Comunalismo andino y buen gobierno, Tinta limón Ediciones, Colección Nociones comunes, 2021, 416 p.
Pocas obras en la historia de las ideas sociales y políticas han tenido un impacto tan duradero y profundo como los Comentarios Reales del Inca Garcilaso de la Vega. Publicados por primera vez en 1609, los Comentarios suscitan desde finales de ese siglo el interés de reformadores sociales que buscan soluciones a la miseria extrema que afecta a gran parte de la población del continente europeo. En el siglo XVIII devienen una referencia mayor del debate político y cultural en Francia, mientras que en América son leídos por Túpac Amaru, el líder de la mayor insurrección indígena de la época colonial, y prohibidos en 1782 por el rey de España, luego del fracaso del movimiento, a fin de que los naturales del país queden “sin ese motivo más de vivificar sus malas costumbres con semejantes documentos”. En el siglo siguiente, y en el contexto de la tragedia social producida por la revolución industrial europea, el “Perú de los Incas” descrito por el Inca Garcilaso es utilizado como referente histórico para la elaboración de nuevas teorías sociales y de la idea moderna del “socialismo”. Asimismo, los Comentarios Reales están presentes, explícita o implícitamente, en la conocida discusión sobre el “socialismo inca” que se desarrolla en Europa y América Latina durante más de medio siglo. Alfredo Gómez-Müller realiza este recorrido trayendo al presente una reflexión sobre la memoria utópica de una justicia redistributiva, tan necesaria hoy como entonces.
Présentation de l'ouvrage : https://tintalimon.com.ar/libro/la-memoria-ut%C3%B3pica-del-inca-garcilaso/
Jean-Jacques TATIN-GOURIER (éd.), Nicolas FRÉRET, Mémoire sur les états généraux. Un libre-penseur contre la monarchie absolue, Paris, Minerve, 2021, 168 p.
Soixante-quinze ans avant la Révolution française et l’ultime réunion des états généraux en mai 1789, Nicolas Fréret (1688-1749), historien des « temps reculés », rédige un Mémoire sur les états généraux, manuscrit conservé à l’Institut de France et demeuré inédit.
Embastillé à la fin du règne de Louis XIV, ce libre-penseur se veut soucieux d’échapper aux « fables » qui, selon lui, obscurcissent les origines, l’évolution et la nature même de la monarchie française.
À travers un parcours du gouvernement des rois de France, il s’attache à montrer le caractère essentiel des états généraux. De fait, si ces derniers n’ont pas cessé de ressurgir à l’initiative des peuples, les tentatives d’occultation ont été constantes de la part de souverains jaloux de leur pouvoir personnel et souvent mal conseillés.
Pour Fréret, la mise en sommeil de la réunion des états (la dernière eut lieu à Paris en 1614) révèle le triomphe d’un pouvoir arbitraire qui redoute le frein que pourrait exercer une instance ayant su s’ouvrir depuis la fin du Moyen Âge à des mutations sociales et juridiques riches d’avenir : l’essor des « communes » et la reconnaissance d’un troisième ordre, le tiers état, égal en droits avec les deux premiers ordres (le clergé et la noblesse).
Consacré à la longue histoire de la résistance de la nation française à la fiscalité royale et au despotisme, leMémoire sur les états généraux de Nicolas Fréret marque une étape décisive dans la pensée politique du siècle des Lumières.
Plus d'infos :https://www.editionsminerve.com/catalogue/9782869311640/
Christine DUPOUY (dir.), Guy Goffette. Éloge pour une poésie de province, Paris, Hermann, 2021, 177 p.
Apparu sur la scène littéraire au tournant des années 80, Guy Goffette s’est imposé comme une figure majeure de la poésie contemporaine française (Éloge pour une cuisine de province, 1988, Le Pêcheur d’eau, 1995). Ne se reconnaissant pas dans ce qu’on a appelé «le nouveau lyrisme», ce «poète du quotidien» – selon ses propres termes – a rapidement attiré l’attention de la critique. Le terrain reste néanmoins largement à défricher, tâche à laquelle le présent ouvrage entend participer en s’intéressant successivement à la «cuisine» et aux rapports qu’entretient le poète avec la peinture et la musique, mais aussi à l’écriture en prose. Aux différentes contributions s’ajoutent un entretien avec Guy Goffette, ainsi que quelques poèmes et extraits de roman inédits.
Henri GONNARD, Musique et surréalisme en France d'Erik Satie à Pierre Boulez, Paris, Honoré Champion, 2021, 182 p. Table des matières
Penser la musique à travers ses rapports problématiques avec le mouvement surréaliste, tel est le propos du présent ouvrage. Ce détour est une manière de « faire parler » un choix de compositions qu’il met par là à distance, le cas échéant, du néoclassicisme. Mais celles-ci contribuent inversement à montrer la fécondité d’une aventure de l’esprit qui, non contente de tirer son nom de la qualification donnée par Apollinaire à une œuvre dans laquelle la musique prend part – Parade (1917) d’Erik Satie –, est toujours agissante en tant que « centre et absence » du Marteau sans maître (1955) de Pierre Boulez et au-delà.
Isabell SCHEELE, Les relations transimpériales. L'exemple du Togo allemand et du Dahomey français à l'apogée de l'impérialisme européen, Berlin, Peter Lang, coll. Civilisations et Histoire vol. 63, 2021, 584 p.
Deux aspects apportent depuis peu un renouveau dans l'étude de la colonisation: d'une part, la reconnaissance du génocide héréro par le gouvernement fédéral a placé les anciennes colonies allemandes au centre du débat public; d'autre part, la notion de "transimpérialité" permet de repenser les relations entre les empires coloniaux. Partant, l'auteure propose la première monographie sur les relations transimpériales entre Français et Allemands en Afrique, à partir d'un cas d'étude: le Togo allemand et le Dahomey français (1884-1914). Son travail analyse les phénomènes de concurrence et de conflit, mais également les tentatives de coopération et les transferts entre colonisateurs et colonisés par-delà les frontières.
Philippe DUFOUR, Le réalisme pense la démocratie, Éditions La Baconnière, Nouvelle Collection Langages, 2021
De Stendhal à Zola, le roman réaliste est le roman-feuilleton de la société démocratique engendrée par la Révolution française. Lui-même genre démocratique, il fait entendre le pluralisme des discours libéraux, socialistes, chrétiens, républicains, monarchistes... Cette prose est politique: elle ne représente pas le réel, elle questionne les discours de son temps sur le réel. De tonalité satirique, le roman manifeste une démocratie désenchantée en mal de valeurs, alors qu’après 1830 triomphe un libéralisme bourgeois de plus en plus oublieux de l’idéal des Lumières au point de rallier le darwinisme social bientôt théorisé par Herbert Spencer. À travers le destin des personnages, depuis le jeune homme cherchant sa place jusqu’aux comparses figurant les invisibles de la société, la fiction réaliste pointe les pathologies d’une démocratie qui n’arrive pas à faire cohabiter la liberté, l’égalité et la fraternité. Tocqueville explorait les possibles de la démocratie, les romanciers en repèrent les ratés. Balzac, Stendhal, Flaubert, Hugo, Zola portent ces interrogations dans des récits qui débordent leurs opinions contrastées d’individus en une pensée romanesque qui résonne fortement dans notre monde d’aujourd’hui. Grand Prix de la Critique littéraire 2021
Gisèle SÉGINGER, avec la collaboration de Philippe DUFOUR et Roxane MARTIN, Gustave Flaubert, Œuvres complètes, tome IV (1863-1874), Bibliothèque de la Pléiade, mai 2021
Monia O'BRIEN CASTRO & Alexis CHOMMELOUX (dir.), Americanis/zation, Paris, Éditions Le Manuscrit, 2021.
À une époque déconcertante où la place dominante de «l’Amérique» dans le monde, son rôle de leader mais aussi de modèle, ses géants du numérique ou sa «soft power» suscitent débats et interrogations, l’américanisation méritait d’être interrogée à son tour. Ce concept protéiforme, souvent associé au progrès technologique, à la mondialisation ou à une forme d’impérialisme, a beaucoup été employé, souvent par ceux qui y voyaient une menace. Cet ouvrage propose l’analyse de chercheurs en sciences humaines et sociales dont les contributions évaluent certaines des multiples facettes d’une américanisation qui transforme y compris la langue anglaise, justifiant un titre à l’orthographe délibérément américanisée.
Jorge CAGIAO Y CONDE & Alain-G. GAGNON (dir.), Federalism and Secession, Peter Lang, 2021
(version anglaise de Fédéralisme et Sécession, Peter Lang, 2019)
Cahiers d'Histoire Culturelle n° 33: France/Maroc. Intertextualité et transfert culturel, éd. Mohamed LEHDAHDA, Université de Tours – ICD, mars 2021, 174 p.
Présentation
Bernard BANOUN & Michaela ENDERLE-RISTORI (dir.), Le Tournant des rêves. Traduire en français en 1936, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, coll. "Traductions dans l'Histoire”, 2021, 317 p.
Année de fortes tensions politiques et idéologiques, 1936 a aussi vu naître des mouvements de solidarité nationale, et des espoirs finalement déçus: c'est "le tournant des rêves" (H. Béhar). Quelle fut dès lors l'incidence du politique sur des stratégies inscrites dans des évolutions plus longues, sur la production culturelle et, plus spécifiquement, sur la traduction d'œuvres étrangères?
SOMMAIRE
Juliette GRANGE, Entre science et société. La philosophie d'Auguste Comte, Paris, Éditions Kimé, février 2021, 294 p.
Rares sont les philosophes d’envergure qui traitent des sciences et techniques. C'est le cas d'Auguste Comte qui, au milieu du XIXe siècle, dans une œuvre immense et audacieuse, produit une philosophie de l’histoire, invente la sociologie, lie théorie de la science et politique, et définit, dans la continuité du christianisme, un humanisme laïque (la religion de l’Humanité). De quoi donner des armes conceptuelles et théoriques à nombre de nos débats d’aujourd’hui. Cet ouvrage aborde l’œuvre de manière thématique. Chaque chapitre traite d’un aspect de l’oeuvre: l’Europe, les femmes, l’astronomie, la culture, le rôle de la science sociale, de la médecine, la religion, le prolétariat. Chacun pourra avec facilité entrer dans la pensée de Comte et commencer un parcours selon ses préoccupations ou champs d’intérêt.