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Francesco Domenico Guerrazzi, François BOUCHARD (ed.), La serpicina. Fra un’animalità dolente e vindice: la novella di Lazzaro, tintore turchino, Morlacchi Editore, coll. “Quaderni della memoria e dell'oblio”, Pérouse, 2024, 132 p.
Publié pour la première fois en 1847, La serpicina de Francesco Domenico Guerrazzi (1804-1873) – plus connu pour ses romans historiques (notamment La battaglia di Benevento, 1827 ; et L’assedio di Firenze,1836) et pour son engagement politique républicain qui lui valut la prison et l’exil –, est un texte hybride, à mi-chemin entre l’apologue et le conte merveilleux, dont l’anecdote fondatrice est inspirée d’une nouvelle édifiante publiée au XVIIe siècle par le prédicateur jésuite Carlo Casalicchio. Mais par la complexité et l’ambiguïté qu’il confère à son contenu, Guerrazzi est parvenu à en retourner la portée et à tirer l’anecdote vers le conte merveilleux tel qu’il renaît dans la littérature italienne à partir de 1860, aussi bien à travers la collecte des contes populaires oraux (Gherardo Nerucci, Giuseppe Pitrè) qu’au sein du développement d’une production de contes de fées littéraires (Carlo Collodi, Vittorio Imbriani, Luigi Capuana).
Guerrazzi parvient à ses fins en instituant dans son récit un narrateur, Lazzaro qui, tout de bleu vêtu et le visage et les mains de bleu teints comme il sied à un teinturier, se substitue à une longue chaîne de narratrices inaugurée par la vieille qui transmet chez Apulée à la jeune captive la fabella de Psyché, à l’instar des dix vieilles choisies par le roi Tadeo à l’origine de Lo cunto de li cunti de Giovan Battista Basile (1634). De plus, le conte de Guerrazzi manifeste l’usage d’une forme syntaxique, l’imperativo reduplicato, qui va devenir dans les décennies suivantes le chiffre stylistique du conte de fée littéraire italien en ce qu’il témoigne de la tradition orale à laquelle ces textes littéraires feignent de se rattacher et au sein de laquelle ils inscrivent la marque de leur identité.
La serpicina est un texte fondateur qui essaime dans la production du conte merveilleux italien de la seconde moitié du XIXe siècle et dont on retrouve les traces jusque dans le classique que sont Le avventure di Pinocchio de Carlo Collodi (1883).
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Vincent COTRO, Free Jazz. A Collective Improvisation by The Ornette Coleman Double Quartet, Éditions universitaires de Dijon, coll. "Jazz Album", 2025, 84 p.
Seule œuvre musicale (tous genres confondus) à avoir donné son nom à un courant tout entier, « Free Jazz » reste entouré d’un halo de contradictions et de polémiques qui a obscurci sa réalité musicale et parfois faussé son analyse. Sans contester sa valeur de manifeste ni son caractère révolutionnaire à bien des égards, le présent ouvrage propose de resituer cet album – au format et à l’instrumentation uniques – dans son temps comme dans le parcours d’Ornette Coleman et de ses partenaires. Il en observe les mécanismes les plus fins (thèmes préexistants, improvisation individuelle et collective) à la lumière des deux prises conservées, montrant également comment l’album s’appuie sur les nouvelles ressources technologiques offertes à l’enregistrement (en particulier la stéréophonie). Un panorama est également proposé tant de la réception de « Free Jazz » que de ses conséquences immédiates ou plus lointaines. L’ouvrage invite en définitive la lectrice et le lecteur à réfléchir à la façon dont s’invente un album « historique » mais aussi, en dépit de son caractère encore déroutant aujourd’hui, à en risquer une écoute entière et attentive.
Disponible en version électronique ici
La société comme système organisé et pérenne, et les faits sociaux qu’elle recouvre, transcende la barrière des espèces.
La profondeur temporelle, l’historicité de sociétés ancrées dans un espace donné, et des concepts tels que ceux de parenté et d’alliance, empruntés à l’anthropologie, de pression normative et de ligne de conduite, empruntés à la sociologie, sont autant d’instruments permettant de réduire l’incommensurabilité supposée entre les mondes humains et non humains.
Fondé sur des exemples humains et non-humains, ce livre systématise et expose clairement les enjeux d'une approche nouvelle : celle d'une sociologie animale.
Il s’adresse aux étudiants et à qui se passionne pour ceux qui partagent notre planète.
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