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Dernières publications

Corinne GRENOUILLET, Maryline HECK et Alison JAMES, Écrire le quotidien aujourd'hui, PUR, coll. La Licorne, 2024, 392 p.
Couverture Qu’y a-t-il de commun entre le projet d’Annie Ernaux, celui de Jacques Jouet, celui de François Bon, ou encore celui de Valérie Mréjen ?
Avec beaucoup d’autres (Philippe Artières, Florence Aubenas, Bruce Bégout, Anne-James Chaton, Éric Chauvier, Petr Král, Édouard Levé, ou Joy Sorman), ces auteurs s’attachent tous à écrire le quotidien, à mettre au premier plan la vie dans ce qu’elle peut avoir de plus ordinaire. Précédées en France, depuis 1945, par une effervescence théorique autour de la notion de quotidien (avec Henri Lefebvre, Roland Barthes, Michel de Certeau notamment), ces « écritures du quotidien » ont émergé essentiellement à partir du début des années 1980 dans la lignée des textes sur « l’infra-ordinaire » de Georges Perec. Elles ne cessent depuis de se développer et elles forment aujourd’hui un véritable petit massif aux sommets, certes irréguliers et contrastés, au sein du panorama de la littérature française contemporaine. Notion aux frontières mouvantes, le quotidien fait apparaître des lignes de partage entre les activités (marquées par des divisions de classes sociales ou de genres) ; entre les espaces (zones urbaines, périurbaines ou rurales) ; entre les espèces humaine et animale. Les œuvres du quotidien offrent ainsi un observatoire privilégié pour rendre compte des fractures et des transformations de notre monde. Elles agissent puissamment à l’intérieur de la littérature actuelle par leurs objets, par leurs modes de représentation, par leurs rapports avec d’autres discours (histoire, sociologie, anthropologie) et d’autres formes artistiques (cinéma, photographie, arts plastiques).
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Ida Gilda MASTROROSA et Élisabeth GAVOILLE, La villa et ses ressources naturelles, de l’Antiquité à la première modernité, Bordeaux, Ausonius Éditions, coll. Scripta Receptoria 27, 2024, 268 p.
couverture Dans le sillage des travaux fondateurs de Paolo Fedeli (La natura violata. Ecologia e mondo romano, 1990) s’est constitué le réseau de recherche franco-italien ERA (Ecologia Roma Antica), pour explorer les rapports entre humain et nature dans l’Antiquité romaine, ainsi que leur transmission jusqu’à la première modernité – voir le site du réseau ici
Après Enjeux environnementaux et souci de la nature, de la Rome ancienne à la Renaissance (ERA 1, Ausonius 2023), le présent ouvrage, issu du IIe colloque ERA (Florence, oct. 2020), poursuit cette série d’études en réunissant onze contributions sur les évolutions et les héritages de la villa romaine comme résidence rurale et centre d’exploitation des ressources naturelles, du Haut-Empire à la Renaissance, croisant littérature, histoire et archéologie.
En partant de Sénèque qui valorise la fonction productive, on mesure ensuite les changements de perspective dans l’Antiquité tardive: demeure privilégiée conjuguant locus amœnus, otium litteratum et sociabilité raffinée dans la lignée d’un Pline le Jeune, la villa devient refuge aristocratique loin de la ville mais aussi, dans les textes chrétiens, lieu de retraite ascétique, et l’on perçoit ici la continuité avec le monastère, tout à la fois espace de vie, de méditation, de travail de la terre et de bon usage de l’eau.
L’interaction avec l’environnement naturel, les modalités d’occupation et les transformations de certains domaines sont mises en évidence dans des études archéologiques (notamment sur les vestiges du lac de Garde et de Sicile, et sur le cas particulier d’Aiano), ou grâce à la cartographie historique.
Le rôle de la villa romaine dans le processus d’anthropisation du paysage rural se voit prolongé dans l’essor au Moyen Âge d’une économie montagnarde comme celle du Casentino, reposant sur l’exploitation de l’eau et du charbon. Enfin le modèle de la villa entre à la Renaissance dans l’inspiration de traités d’agronomie, tels ceux d’Agostino Gallo et de Prospero Rendella.
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Juliette AZOULAI, Philippe DUFOUR et Gisèle SEGINGER (dir.), Flaubert en images, Paris, Éditions Hermann, Mai 2024, 404 p.
couverture Flaubert conçoit la littérature comme un art de l’image, du regard et de la vision. Les grands génies, selon lui, savent voir le monde en « se faisant prunelle »; ils savent voir leur sujet et le faire voir, en transformant leur lecteur en pur « œil ».
Ce volume entreprend d’examiner la nature, la portée et les limites des images pour l’écrivain. Qu’est-ce qui constitue une image marquante pour les personnages ? Comment se présente leur expérience visuelle du monde ? Quel rapport critique, et plus largement éthique et existentiel, convient-il d’engager avec les images ?
Le travail acharné du style donne des réponses contrastées et nuancées, les images étant tour à tour bannies et cultivées. La poétique flaubertienne de l’image en fait tantôt une cible d’ironie, tantôt un outil de dévoilement et de connaissance du monde. Observateur ou voyant, myope ou panoramique, adorateur ou contempteur des images, celui qui entendait n’entretenir avec l’humanité qu’un « rapport d’œil » invite ses lecteurs à constamment varier la focale pour jouir des images sans s’y laisser prendre, et recevoir d’elles ce qu’elles ont à nous révéler.
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Tri TRAN, Fabienne MOINE et Laurence ROUSSILLON CONSTANTY (dir.), Hitting the Road : expériences et récits de voyage à l’époque victorienne et édouardienne, Cahiers Victoriens & Edouardiens, n°99, printemps 2024.
transmission Les articles réunis dans ce volume sont issus du colloque de la SFEVE organisé les 2 et 3 février 2023 par Tri Tran et le laboratoire ICD (EA 6297) de l’Université de Tours. Le numéro 99 des CVE rassemble 7 articles interdisciplinaires précédés d’une introduction. Ils portent sur les différents aspects de l’expérience individuelle du voyage au cours du XIXe siècle analysés à travers les récits des voyageurs britanniques, célèbres ou non, femmes ou hommes, qu’ils fussent explorateurs, scientifiques, missionnaires, écrivains, artistes. Les articles sont suivis par un entretien avec Adrian Wisnicki (Professeur à l'Université du Nebraska, Lincoln, chercheur invité à Tours par ICD en avril 2024), portant sur des projets d’humanités numériques en études victoriennes. Le volume comporte aussi une sélection d’articles provenant de l’atelier de la SFEVE organisé lors du congrès de la SAES, qui s’est tenu à l’Université de Rennes en juin 2023 et dont le sujet était « Transmissions ».
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Emmanuelle TERRONES (dir.), La figure du Wanderer. L'errance en question, Tours, PUFR, coll."Perspectives littéraires", 2024, 228 p.
wanderer Cet ouvrage interroge les caractéristiques que revêt aujourd’hui la figure du Wanderer et l’ambivalence de son errance entre liberté et non-liberté. À travers quatre chapitres intitulés « Déambulations contemporaines », « Repenser l’espace », « Non-liberté du mouvement », et « Le Wanderer sans fin », il présente une vue d’ensemble des acceptions contemporaines du Wanderer dans différentes littératures et au cinéma, soulignant la dimension transhistorique et transnationale de cette figure.
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Juliette GRANGEL'idée d'Europe au XIXe siècle. Aux sources de l'européanisme dans la pensée française, Éditions Le Manuscrit Savoirs, collection “Auctoritas”, 2024, 304 p.
europe L’Europe fut d’abord une idée, un idéal pacifiste, une utopie chez quelques philosophes ou rêveurs du XIXe siècle. De La paix perpétuelle de Kant, traduit en 1796 en français, au pacifisme de Jaurès au début du XXe siècle, s’exprime en langue française une conception de la fédération d’États nationaux libres qui contredit la réalité historique et que le XXe siècle ne réalisera que partiellement.
Sont rassemblés ici des textes appartenant au socialisme utopique, au saint-simonisme, à l’anarchisme, au néo-kantisme, au républicanisme. La grande voix d’Hugo et les Congrès de la paix créent cet espace de libertés qui prépare non seulement l’Europe mais la future Société des Nations et les institutions internationales.
Ce recueil contient des textes de Kant, C.-H. de Saint-Simon, P. Leroux, P.-J. Proudhon, Ch. Lemonnier, V. Hugo, Garibaldi, Barni, Jaurès.
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Élisabeth GAVOILLE et Stéphanie CARREZ (dir.), Libres parcours. Représentations littéraires des marchands et comédiens ambulants, Paris, Kimé, coll. « Détours littéraires », 2024, 184 p.
libres Marchands et comédiens ambulants, colporteurs, bateleurs et baladins, ces figures itinérantes ont en commun de se définir essentiellement par les jambes et la voix. Elles inspirent une exploitation littéraire de l'oralité et une mise en scène du corps. Elles excitent aussi l'imagination visuelle, à travers l'inventaire des marchandises variées, la vive apparition d'objets, l'évocation des tours d'adresse. Outre la description pittoresque s'expriment parfois l'empathie pour les petits métiers et l'intérêt pour la culture populaire. La déambulation dans la ville se fait également exploration de la mémoire et voyage dans le temps.
Les représentations littéraires oscillent entre le croquis expressif, la sourde inquiétude devant l'altérité du nomadisme ou la séduction de l'habileté, et l'exaltation d'une liberté fantasmée de l'errance. Car souvent la déambulation est présentée comme force motrice de questionnement et de franc-parler, mobilité de l'esprit lui-même.
Le parcours proposé dans cet ouvrage explore divers lieux, temps et langues: textes latins, littératures germanique (Hans Sachs) et italienne (comédies de Giovanni Bricci, romans de Dino Terra), domaine français (Histoires comiques du XVIIe siècle, Marmottes et Savoyards dans le Paris des Lumières, pamphlets et presse sous la Révolution), jusqu'à Cette chose étrange en moi d'Orhan Pamuk.
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Sylvie HUMBERT-MOUGIN (dir.), Figures mythiques féminines à l’époque contemporaine. Reconfigurations et décentrements, Paris, Kimé, coll. « Détours littéraires », 2024, 317 p.
figures Si les mythes ont résisté à la « fin des grands récits » proclamée dans les années soixante-dix, la fiction contemporaine a profondément renouvelé leur usage. La promotion des figures mythiques féminines est l’une de ces mutations remarquables, plus saillante que jamais depuis le phénomène #MeToo. En recentrant les scénarios légendaires sur le féminin, ces fictions se confrontent à l’héritage littéraire, interrogent les stéréotypes de genre et questionnent l’ambivalence du récit mythique – entre discours hégémonique voué à perpétuer les rapports de domination et modèle d’agentivité indéfiniment réappropriable. Dans une perspective historique et comparatiste, parcourant différentes aires et traditions culturelles, les études réunies ici explorent un large spectre de ces nouvelles reconfigurations des matériaux mythiques.
Table des matières

Catherine DOUZOU, Henri GONNARD, Marie-Hélène SOUBEYROUX et Anne ULLMO (dir.), Libertés et contraintes. Cultures, arts, sociétés, Paris, Kimé, 2024, 264 p.
libertés Les notions de « liberté » et de « contrainte » sont avant tout présentes dans le champ du Droit. C’est dire si elles sont consubstantielles à l’organisation des sociétés. Mais la vie imaginative, la création littéraire, artistique et tout ce qui ressortit à la culture fait aussi partie intégrante des sociétés ; c’est cette seconde orientation qu’investit le présent ouvrage collectif par le truchement de l’examen, croisant les approches de façon interdisciplinaire et interséculaire, de la tension entre ces deux pôles.
La première partie, Sociétés, scrute des enjeux politiques, sociaux, culturels et artistiques de cette dichotomie. La deuxième partie de ce livre est consacrée aux rapports que l’écriture peut entretenir avec la censure ou les normes en vigueur, que les écrivains s’en jouent, s’en affranchissent ou les transforment en création augmentée. La troisième, enfin, Contraintes et émancipations des formes, offre une ouverture paradoxale sur les dynamiques positives qu’engendre la contrainte.