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Né en 1956, François Bouchard est maître de conférences HDR au département d'Italien de l'université François-Rabelais de Tours et membre de l'équipe EA 2115 « Histoire des Représentations ». Il a soutenu sa thèse de doctorat nouveau régime en Etudes italiennes en 1993 sur L'Usage romanesque de l'autobiographie dans l'écriture narrative de Massimo Bontempelli(université Paris8, sous la direction de Mme le Professeur Giuditta Isotti Rosowsky, 1993) et son Habilitation à Diriger des Recherches dix ans plus tard sur L'Écriture narrative en mouvement. La mise en question des formes littéraires aux xixe et xxe siècles en Italie (université Paris8, même directeur, 2003).

Ses activités de recherche s'articulent sur la constance d'une interrogation sur les formes romanesques et leur labilité aux xixe et xxe siècles dans la culture italienne. Au xixe siècle, il convient de suivre la ligne du récit excentrique d'obédience sternienne qui, reçu en Italie par le biais d'œuvres mineures telles que l'anonyme Voyage dans mes poches traduit à deux reprises, connaît une présence constante dès les premières années de la Restauration jusqu'à l'avènement de la Scapigliatura. (cf. « La ciarla e il morbo : Lorenzo Borsini tra giornalismo e romanzo di umore », à paraître dans les actes du II° Congresso Internazionale sull'Umorismo). Au xxe siècle, d'abord autour de l'œuvre de Massimo Bontempelli et le travail de sape et de reformulation de la forme romanesque qu'il opère dans les années consécutives à la Première Guerre mondiale (cf. « Stendhal ed altri : Bontempelli e la letteratura francese nel primo trentennio del Novecento ») et, plus récemment dans le siècle, autour de textes contemporains dont les auteurs se ressentent des préoccupations théoriques et formelles qu'a exprimées la néo-avant-garde (cf. « Avant-garde et Roman de formation : La morte in banca de Giuseppe Pontiggia »).

L'analyse des œuvres du point de vue de la mobilité de leur écriture implique une double perspective : en aval de l'œuvre, dans le jeu des variantes que l'auteur y apporte d'une édition à une autre, à travers lesquelles se dessinent les enjeux d'une poétique en devenir ; et en amont, dans l'étude du maillage intertextuel dont le repérage donne accès au processus scriptural qui compose cette unité au sein d'une poétique propre. Une telle approche critique tend à mettre au jour les éléments constitutifs d'un imaginaire romanesque et la spécificité d'une œuvre qui trouve, dans le recours à la bibliothèque, la condition nécessaire et suffisante à l'élaboration d'une poétique (cf. « L'acqua oscura delle grotte : il realismo sperimentale di Dino Terra »).

Cette intertextualité trouve un développement supplémentaire dans la mise en contact de systèmes expressifs formellement divers, comme la peinture et la littérature chez Edoardo Calandra (cf. « Ecriture picturale et Fiction romanesque : sur Il Forestiero d'E. Calandra ») ; ou avec le détournement, sous forme métaphorique, des dispositifs optiques tels que le cosmorama et le panorama dans le champ du roman (cf. « De quelques dispositifs optiques dans le roman italien de la Restauration »).

François Bouchard est également traducteur, en français, d'auteurs italiens du xviiie  (Pietro Verri), xixe (Carlo Bini, Vittorio Imbriani, Remigio Zena) et xxe siècles (Alberto Savinio, Massimo Bontempelli, Arduino Cantàfora, Franco Cordelli, Giuseppe Pontiggia). Il collabore à de nombreuses revues dont Rassegna Europea di Letteratura Italiana, Letteratura & Arte, L'Illuminista.